mardi 15 janvier 2013

Introduction


Bien que très anciennes, les sectes se sont beaucoup développées au XIXème  siècle. Une secte désigne « un ensemble d'individus partageant une même doctrine philosophique et religieuse ». Ses responsables sont souvent accusés de manipulation mentale et de suppression des libertés individuelles. Ces groupes sont très fermés et s'excluent eux-mêmes de la société. Leurs chefs sont appelés « gourou ». Ce mot est originaire de la langue sanskrit. Il signifie littéralement « enseignant », « précepteur » ou « maître ». Or en France, ce mot possède sa propre interprétation, ce seraient les seules personnes détentrices d'une « unique vérité » et ayant une importante autorité sur leurs adeptes. L'autorité peut être interprétée de façons différentes selon les milieux. Pour la plupart des gens, l'autorité est confiée à une personne hiérarchiquement supérieure qui a le droit de commander, d'imposer l'obéissance et de décider. Le gourou possède toute l'autorité. Mais quelle est-elle ? Nous nous interrogerons tout d'abord sur les origines de cette autorité, puis comment se manifeste-t-elle, avant de se demander quelles en sont les limites.
Rassemblement Témoins de Jéhovah à Paris en 1971 

lundi 14 janvier 2013

Concept de l'autorité par Diderot


Denis Diderot
L'Encyclopédie, 1751
Denis Diderot, philosophe du XVIIIe siècle, a écrit de nombreux articles dans l'Encyclopédie, dont « L'autorité politique ». Dans cet article, il démontre que l'autorité ne peut qu'être naturelle ou politique. En effet, « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. » Selon lui, l'autorité naturelle s'illustre avant tout par l'autorité paternelle qui a des limites puisque plus le temps passe moins elle est forte : « elle finirait aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire ».
Il pense aussi qu'il y a une toute autre forme d'autorité, qui elle, a pour moyen de pression la force ou la violence ; celle-ci n'est pas d'origine naturelle. A l'époque où il a écrit ce texte, il l'appelait autorité politique. Elle se caractériserait par une forme de consentement qui découle d'une soumission et est supposée être utile à l'intérêt collectif ; c'est ce qui la rend légitime. De plus, elle « est bornée par les lois de la nature et de l'Etat ». Par exemple, cette forme d'autorité est très présente dans la monarchie absolue où le roi avait tous les pouvoirs et la population était obligée de le respecter. Un autre système politique utilise cette autorité, il s'agit de la dictature ; en revanche celle-ci est beaucoup plus basée sur la terreur que sur le respect. Cette autorité peut aussi se traduire, dans une société, par la pression d'un groupe sur un autre groupe plus petit, on le voit dès le plus jeune âge à l'école. En général, il y a toujours un enfant ou un petit groupe d'enfants qui domine les autres ; cependant ce genre d'autorité est à moins grande échelle que dans un pays.
Cependant, elle aussi a des limites : « l’homme ne doit ni ne peut se donner entièrement et sans réserve à un autre homme ». Peu importe le système du gouvernement, le peuple pourra toujours se rebeller contre cette autorité s'il estime que celle-ci n'est pas légitime (par exemple la Révolution Française de 1789 ou plus récemment la chute du mur de Berlin en 1989).

sources images : http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?i=1263
http://encyclopedienumerique.wordpress.com/2008/11/08/de-lencyclopedie-universelle-vers-lere-du-numerique/

dimanche 13 janvier 2013

L'autorité spirituelle



L'autorité spirituelle est un principe divin qui se retrouve dans chaque institution religieuse. La Bible, par exemple, encourage fortement les chrétiens à la soumission dans la société, dans la famille ou dans l'Eglise, mais selon elle ce n'est pas une autorité de domination qui consiste à abaisser l'autre ; elle se développe plutôt dans un contexte harmonieux. C'est une attitude qui consiste à écouter et respecter les conseils et recommandations d'un autre chrétien, et tout ceci volontairement car elle reflète la pensée du Seigneur. Pour eux, la soumission et l'obéissance sont très différentes : la soumission est une attitude absolue tandis que l'obéissance est une action relative. Pour le Judaïsme, le rabbin possède une autorité spirituelle mais n'est pas un intermédiaire entre Dieu et les croyants.
Autorité spirituelle et Pouvoir temporel 1929
Selon René Guénon, dans son livre Autorité spirituelle et pouvoir temporel (1929), « l'autorité spirituelle […] ne s'affirme que par elle-même ». Elle s'exerce invisiblement car selon lui les gouvernements et l'Eglise se servent de ce prétexte divin pour soumettre leurs membres (par exemple au Moyen-Âge l'Etat et l'Eglise gouvernaient ensemble, ou encore aujourd'hui au Danemark où il existe une religion et une Eglise d'Etat, des prêtres fonctionnaires ainsi que des cours de christianisme obligatoires à l'école et en Angleterre où l'Eglise est indépendante de la papauté donc le souverain du Royaume Uni est aussi le Gouverneur Suprême de l'Eglise d'Angleterre).
Pour conclure, on peut considérer que le chef d'une Eglise est un disciple de Dieu, et est autant soumis à son autorité que les adeptes, alors qu'au contraire, dans les sectes, c'est le gourou qui détient toute la vérité et devient l'unique référence pour les adeptes. Selon Ernst Troeltsh, il existe un critère pour différencier une Eglise d'une secte : selon lui, l'Eglise s'adapte à la société et souhaite diffuser ses idées, alors que les sectes au contraire se renferment sur elles-mêmes et vivent en marge de la société, refusant tous liens avec elle.







sources images : http://www.leturbannoir.com/rene_guenon/vega/autorite_spirituelle_et_pouvoir_temporel 
http://delagueuledumonde.wordpress.com/2012/03/21/religions-intrusives/

samedi 12 janvier 2013

Particularité des gourous


Sun Myung Moon lors d'un meeting




Le Syndrome du berger 1998
Ce qui caractérise généralement les gourous, est avant tout une forte instabilité sociale. Ils construisent un « délire » autour d'une blessure d'amour propre. Avant de devenir gourous, ils faisaient preuve d'une forte instabilité : Ron Hubbard, le créateur de la Scientologie, a par exemple travaillé dans la marine puis dans le journalisme avant de s'essayer à la science-fiction. Ils ont besoin du contrôle total sur leurs adpetes, par exemple Moïse David (gourou de La Famille, anciennement Enfants de Dieu) qui a besoin de contrôler jusqu'au code vestimentaire. Les gourous ou futurs gourous ont le sentiment d'être persécutés et pensent que les personnes extérieures au monde qu'ils se sont créé sont des ennemis qui leur veulent du mal, peur qu'ils transmettront à leurs adeptes. Tous les gourous ont certains traits de caractère en commun, ce sont de fins psychologues, ils sont des séducteurs possédant un fort charisme « c'est-à-dire un mélange d'assurance de soi et de force de conviction » , ils sont par exemple capables de fasciner une assemblée sur la base d'un mensonge car ils sont menteurs, calculateurs et mythomanes. La base de leurs mensonges est une histoire irréaliste qu'ils ont créée de toutes pièces. Ils se perdent petit à petit entre la vérité et leurs mensonges et se trouvent confrontés à leurs adeptes qui eux y croient profondément. Les Témoins de Jéhovah par exemple ont une argumentation circulaire qui n'est là que pour donner l'apparence d'une argumentation : « Dieu a écrit la Bible car c'est écrit dans la Bible car c'est Dieu qui l'a écrit. » 
Le psychiatre Jean-Yves Roy décrit les gourous dans sont livre Le syndrome du berger comme « séducteurs, mystiques, paranoïaques, antisociaux, imposteurs, illuminés ».
C'est un cercle sans fin auquel est confronté le gourou. En effet les adeptes qui sont victimes de son charisme poussent le gourou à se sentir de plus en plus puissant : « le gourou fait l'adepte, l'adepte fait le gourou ». 


sources images : http://olalakorea.fr/expliquez-moi-see-myung-moon-et-sa-secte/
http://www.decitre.fr/livres/le-syndrome-du-berger-9782890528994.html


vendredi 11 janvier 2013

Installation de cette autorité, Caractéristiques du début

Affiches accrochées par un groupe de mormons

Il faut tout de même préciser que peu importe la classe sociale d'une personne ou ses capacités intellectuelles, elle peut tomber dans le piège des sectes. La seule protection efficace est l'information : un individu est plus influençable s'il est ignorant sur le sujet ou possède une quelconque fragilité personnelle. Par exemple, les Témoins de Jéhovah ont pour habitude d'étudier les rubriques nécrologiques des journaux pour repérer les familles en deuil.
Test de personnalité créé par La Scientologie
Les adeptes chargés du recrutement des nouveaux membres font preuve d'une réelle persuasion en demandant des choses simples qui ne se refusent pas, comme des pétitions ou pour la Scientologie un simple questionnaire qui paraît inoffensif. Au départ, ils se contentent de créer un contact en utilisant plusieurs techniques comme communiquer par les gestes, le regard dans les yeux et une illusion de sincérité ; c'est plus tard qu'ils tentent de vendre leur doctrine. Dans les premiers temps, l'adepte connait une phase de soulagement par rapport à son ancienne vie, il manque de recul sur la situation.
Certaines sectes utilisent deux techniques de séquestration qui n'ont pas le même but. La première est physique, en effet certaines sectes, sous prétexte de cures de désintoxication, enferment des toxicomanes pour les « guérir » ; ceux-ci remplacent leur dépendance à la drogue par une dépendance à la secte, leur seul point de repère. Par exemple, dans l'Eglise de Scientologie, de nombreux témoignages, comme celui de Aude-Claire Malton, racontent la « cure de purification » que la secte impose aux adeptes. Ils sont obligés de prendre des vitamines pour ensuite aller courir plusieurs heures, et finissent par passer trois ou quatre heures dans un sauna. Ce programme dure dix jours. Elle-même le dit et c'est prouvé scientifiquement : on ressort de ce programme fatigué et amaigri. Pendant ce temps, l'adepte oublie de réfléchir.

Il existe aussi une séquestration mentale qui apparaît après la « conversion » à la secte : les nouveaux adeptes sont très fortement encouragés à s'isoler de la société car celle-ci devient dangereuse pour le gourou : l'entourage de l'adepte peut encore l'influencer et remettre en question sa parole. Cet isolement a pour but de fragiliser l'adepte psychologiquement en supprimant les normes et les valeurs communément inculquées dans la société. Le gourou va ensuite tout faire pour reconstruire une nouvelle personnalité à ses membres, en quelque sorte vider sa tête pour l'imprégner de nouvelles manières de penser conformément aux idées de la secte, on appelle cela la manipulation mentale. Elle permet une soumission totale des adeptes, une robotisation de leur esprit critique. Sylvie D., ex-membre du Mouvement Humaniste, raconte : « Après le repas, c'est en quelque sorte le lavage de cerveau final ! Imaginez-vous en train de décrire, pendant deux heures et sous toutes ses coutures, une boîte de Ricola ! Vous comprendrez ce qui nous restait d'esprit critique et de décision... » .
Pour faire tout cela, les gourous imposent un mode de vie aux adeptes afin de les affaiblir par un manque de sommeil et une absence ou réduction de temps passé seul.

sources images : http://preventionsectes.wordpress.com/2012/08/25/les-mormons-parisiens-veulent-se-refaire-une-reputation/
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/04/17/1182556_le-test-de-personnalite-de-la-scientologie.html

jeudi 10 janvier 2013

Comment évolue-t-elle dans le temps ?

Base de la Scientologie perdue dans le désert

Une secte est basée sur La Vérité, détenue par son gourou, à laquelle les adeptes sont forcés de croire. Une fois que les adeptes sont convaincus, l'objectif est de les y rendre dépendants. Pour parvenir à leurs fins, les gourous utilisent plusieurs techniques qui sont généralement similaires à toutes les sectes. Les plus connues étant d'affaiblir l'adepte et de le perturber en lui imposant des heures de sommeil insuffisantes, et avec des personnes inconnues. De plus, l'adepte est sous-alimenté, il peut devenir très maigre très rapidement, car en plus de cela il subit de nombreux exercices physiques quotidiennement. Certaines sectes finissent même par faire travailler leurs adeptes dans des camps pour déviants. Parfois les gourous finissent par s'attaquer directement à l'intimité de leurs adeptes, par exemple dans la secte de Moon où les mariages sont forcés. Ils ne peuvent même plus décider librement de leur sexualité.
Mariage de masse organisé par Sun Yung Moon
On déstabilise aussi les pensées de l'adepte pour  reconstruire sa personnalité et ainsi mieux le contrôler. L'adepte est encouragé à culpabiliser, à développer une vision négative de lui-même. Il acceptera donc de « changer » et de reconstruire sa personnalité. Il subit une rupture géographique avec son ancienne vie, on l'envoie loin de chez lui, il ne lui reste pour seul repère que la secte. On lui impose une nouvelle identité (nouveau nom, nouveaux vêtements...) et de nouvelles valeurs, une nouvelle langue : on essaie de reproduire un système de socialisation primaire, sous forme de « remplissage ». Par exemple, les scientologues doivent apprendre une nouvelle langue qui comporte au moins 12 000 termes et acronymes. Celle-ci est une séparation de plus entre membres et non-membres.
Pour l'adepte, cette nouvelle personnalité contribue à son intégration dans la secte, il lui est dorénavant presque impossible de s'en sortir. On lui fait comprendre qu'il perdra tous ses « nouveaux (et seuls) amis » s'il quitte la secte. C'est la pression du groupe. Jean-Jacques Greneron a par exemple témoigné en défaveur de la Scientologie : « La séparation a été très difficile à assumer. J'ai vécu cela comme on vit un manque, une dépendance. » L'adepte est donc dépendant, à la fois idéologiquement et aussi sociale, le groupe représente un refuge protecteur pour lui. 

sources images : http://www.dailymail.co.uk/news/article-2168482/Snipers-razor-wire-prison-cells--inside-secret-Scientology-HQ-Katie-fear-Suri.html
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/25/01003-20091125ARTFIG00171-la-secte-moon-fait-sa-revolution-en-silence-.php

mercredi 9 janvier 2013

Une hiérarchie impossible à contester

Pyramide hiérarchique d'une secte 

Dans une secte, chaque membre à sa place et la hiérarchie est bien définie. Chaque secte possède son propre règlement intérieur que les adeptes doivent impérativement respecter. Chez les témoins de Jéhovah par exemple, la transfusion sanguine est interdite car cela est considéré comme impur. En cas de déviance, le gourou est susceptible d'infliger des sanctions aussi bien physiques que spirituelles : la menace d'exclusion est la plus redoutable pour les adeptes, quant aux adeptes les plus dociles, ils auront peut-être la chance d'avoir des récompenses. Faire respecter ce genre de règles implique la présence d'une police intérieure qui sert aussi à protéger la secte des non-membres. La Nouvelle Acropole par exemple possède un Corps de Sécurité dont les membres sont généralement amateurs d'arts martiaux.
Lorsque l'adepte commence à remettre en question la secte, celle-ci doit rapidement le remettre dans le droit chemin. Dans ce cas, c'est la pression du groupe qui sera la plus adaptée car elle brisera les doutes des adeptes en le considérant comme un traître, il devra se racheter. Le but d'une secte étant de gravir les échelons afin d'atteindre une pureté du corps et de l'esprit maximale que seul le gourou a atteint- ; dans la Scientologie par exemple il existe une liste d'objectifs à atteindre appelée « La Dynamique ».

Pyramide des phases d'accomplissements 
Dans une secte, on peut définir deux types de grades bien précis : ceux qui choisissent et ceux qui sont choisis. La première catégorie étant le gourou et ses sous-chefs, leurs désirs sont assouvis dans les plus brefs délais, alors que pour la deuxième catégorie, le fait d'être choisi pour réaliser les exigences du chef est vécu comme un honneur ce qui est une opération perverse. La libre détermination de l'individu est totalement oubliée. Dans les cas les plus extrêmes, ce sont les pulsions sexuelles qui sont satisfaites par des adeptes choisis qui n'ont pas le choix d'être consentant. Leurs souffrances sont ignorées, on le fait même culpabiliser s'il hésite en lui faisait comprendre qu'il n'est pas digne de la secte. Cette expression de la puissance sexuelle lui donne un certain prestige.




mardi 8 janvier 2013

Vision des sectes par rapport à la Loi

Déclaration des Droits de l'Homme
et du Citoyen
La Constitution

Le mot « secte » est apparu vers le XIIIe siècle et est rattaché à deux racines latines, l'une le désignant comme « suivre » et l'autre « couper ». Cela est plutôt réaliste car un individu, pour suivre un gourou, se coupe du monde.
Juridiquement parlant, il n'existe aucune définition du mot « secte ». En effet, dans la Constitution française, il est mentionné dans l'article 2 du 4 octobre 1958 que la France est un pays laïque qui « assure l'égalité devant la loi des citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion " et qu'elle " respecte toutes les croyances » ; l'Etat n'a donc pas le droit de définir une secte, une religion ou un mouvement religieux. Dans l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, il est inscrit que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public institué par la loi ». L'Etat reste neutre et les croyances religieuses ne sont pas un fait public, ce qui explique son indifférence. Mais à ce jour il n'existe aucune loi interdisant la diffusion d'idéologie contraignante à l'exception du nazisme, du racisme et de l'antisémitisme. 


 Il ne peut donc pas interdire les sectes, mais en revanche, il peut condamner certaines de leurs pratiques appelées « dérives sectaires ». Celles-ci ont été recensées par la Commission et sont au nombre de neuf, dont voici deux d'entre elles : la plus facilement identifiable est une trop forte demande d'argent de la part des gourous sous forme de cours ou de formations, voire parfois une part en pourcentage des revenus mensuels d'un ménage, par exemple chez les Mormons, 10% des revenus sont reversés à l' « Eglise ». La Brigade de Protection des Mineurs peut aussi intervenir en cas de mauvais traitements des enfants comme l'embrigadement, refus de soins ou viols, les enfants étant considérés comme vulnérables ils ne disposent pas de la faculté de choisir. Malgré les textes juridiques, il reste difficile de juger la différence entre Eglise et secte (prestige du chef ou culte du gourou, décisions volontaires ou choix totalement induits...) et de ce fait il n'est pas simple de se situer entre la banalisation et la diabolisation.


lundi 7 janvier 2013

Environnement extérieur

Implantation des sectes en France 

Le gourou cherchant à imposer une vision de la vie à l'adepte, il doit couper ce dernier de la société extérieure à la secte car, au début de sa conversion, il est toujours influençable par son entourage. Celui-ci lui est présenté comme étant un ennemi s'il ne fait pas partie de la secte. Certaines sectes vont même jusqu'à créer des « centres de vie » où l'adepte est totalement coupé du monde extérieur comme ceux créés par La Branche des Davidiens à Waco au Texas. Une fois dans ces « centres de vie », il est extrêmement difficile de revenir en arrière car la secte représente son seul point de repère à ce moment là, c'est une sorte de « désocialisation » avec l'environnement précédemment connu.
Affiche de la Miviludes contre les
dérives sectaires
Si un membre garde contact avec des non membres, ceux-ci peuvent lui montrer les incohérences et les contradictions présentes dans les doctrines et pratiques de la secte. Toutes ces déclarations peuvent semer le doute dans l'esprit de l'adepte et l'obliger à se poser des questions sur la Vérité enseignée par le gourou. En effet, un adepte ne peut s'empêcher de parler de sa nouvelle façon de penser et de vivre pour tenter de convaincre ses proches de le rejoindre. Ainsi, Aude-Claire Malton, ancienne scientologue, a voulu partager son expérience avec son ex-petit ami en lui envoyant un ouvrage de dianétique ; en retour il lui a envoyé des articles critiquant la scientologie. Elle affirme que « ça a été le déclencheur. C'est à partir de là que je me suis rendue compte que j'étais rentrée dans quelque chose qui m'avait pris toute mon énergie, tout mon argent. ». Ce qui alerte le plus les familles, c'est le discours tenu par les adhérents : ceux-ci changent de vocabulaire et d'intonation de voix. On remarque d'ailleurs, en lisant le test de personnalité de la Scientologie, que beaucoup de questions font référence au timbre de la voix. Une ex-mormone, ayant tenu à garder l'anonymat, explique « Qui plus est, je leur tenais un nouveau langage qui n’avait de sens qu’à l’intérieur de l’église. En fait, je ne pouvais utiliser le vocabulaire de l’église qu’avec les membres ».
Cependant, cet entourage peut aussi renforcer les croyances du fidèle, il peut se sentir supérieur à ses anciens amis : « Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre ». L'illusion d'avoir une vie proche de la perfection l'entraîne un peu plus chaque jour dans la servitude de la secte. Un adepte, anciennement de caractère violent, montre aussi que ce changement dans sa façon de parler peut-être interprété positivement par le monde extérieur : « Au bout d'une semaine de cours en Scientologie, des collègues sont venus me voir pour me demander ce qui se passait chez moi car ils me trouvaient beaucoup plus calme. »

dimanche 6 janvier 2013

Auto-destructions de sectes


Il existe plusieurs cas de sectes qui se sont auto-détruites, elles ont fini par tellement se replier sur elles-mêmes qu'elles ont complètement renié le monde réel et qu'elles ont fini par s'éteindre. On peut prendre pour exemple les Bêtes de Satan, secte dans laquelle 3 membres ont été torturés et violemment assassinés, très probablement par 8 de leurs confrères.
Photo prise le lendemain de massacre de Jonestown
Un des massacres les plus connus est celui de Jonestown, ville créée en 1974 par Jim Jones et ses serviteurs faisant parti de la secte Le Temple Du Peuple. Elle était présentée comme une utopie aux adeptes et ne présentait aucun problème par rapport à la société. Mais en novembre 1978, lorsque le député Leo Ryan arrive sur les lieux accompagné de journalistes afin de mener une enquête suite à des plaintes, il passe trois jours à interviewer les résidents. Le jour de leur départ, ils se font assassiner par des membres de la communauté, fidèles à Jones. Ce dernier organise, plus tard dans la même journée, ce qui fut appelé un suicide collectif, même si tous les adeptes n'étaient pas volontaires : certains ont été abattus par des armes à feu ou des flèches, comme Jones lui-même. De ce jour le nombre de victimes s'élève à 914, dont plus de 300 enfants. Sur des enregistrements sonores effectués par le FBI, on entend Jones finir un discours à l'intention de ses fidèles par la phrase : «  nous commettons un acte de suicide révolutionnaire en protestation contre les conditions de ce monde inhumain ».
Article de presse sur le massacre de L'OTS du décembre 1995
Un autre drame a profondément choqué la société, il s'agit des suicides collectifs de l'Ordre du Temple Solaire, la secte de Joseph Di Mambro, qui ont eu lieu tour à tour en octobre 1994, décembre 1995 et mars 1997. Des membres de cette secte furent retrouvés morts ou assassinés à plusieurs endroit dans le monde, au Québec, en France, en Suisse. Le gourou avait prétendu qu'il s'agissait d'un « transit vers Sirius » et a envoyé, la veille du massacre, des lettres encourageant ce transit pour suivre la voix de la sagesse. Mais la réalité est tout à fait différente : la secte avait en réalité des problèmes d'argent et le gourou devait trouver une solution rapide et efficace pour s'enfuir. Ces mises à mort ont fait 74 victimes. Les massacres ressemblaient à une sorte de rituel, avec une personne pour mener à bien ce sacrifice.
Ces différents exemples nous montrent que les gourous peuvent parfois être dangereux pour leur secte.


sources images : http://students.cis.uab.edu/ndavis11/Jonestown.html

samedi 5 janvier 2013

Conclusion


Pour conclure, l'autorité du gourou est à la fois politique et spirituelle. Elle est basée sur un mélange de peur et de confiance d'où découle une forte puissance que le gourou utilise pour contrôler toute la vie des adeptes. Cependant, cette autorité n'est pas sans limites, et bien que très dure à contester, elle n'est pas invincible. Dans un certain sens, nous pourrions penser que si les sectes continuent de croître, elles occuperont une place très importante dans la société, voir plus importante que la religion qui n'est d'ailleurs pas si éloignée philosophiquement.

Nous finirons sur une citation d'une ancienne adepte du Peuple de Dieu, assassinée à Guyana en 1978 :
« Quand vous rencontrez les gens les plus amicaux que vous ayez jamais connu, qui vous emmènent dans le groupe le plus chaleureux que vous ayez jamais rencontré, et que vous trouvez que le leader est la personne la plus inspirée que vous ayez jamais rencontrée ; et qu'alors vous apprenez que l'objectif du groupe est quelque chose que vous n'aviez jamais espéré voir réalisée, et que tout cela semble trop beau pour être vrai, c'est probablement trop beau pour être vrai. »